Backstage - 70 Suns in the Sky 1989 (Frédéric Péguillan)

70 Suns in the Sky est le genre de disque que l'on a un mal fou à retirer de sa platine. On le laisserait volontiers tourner en boucle tant on est pris par ce martèlement de basse ininterrompu que surplombe une guitare aux mélodies dépouillées mais bougrement accrocheuses. Mary Goes Round, duo Parisien et anglophone, peut être fier de cet album auto-produit évoquant indifféremment un New Order pré-disco, The Stranglers, Sisters of Mercy ou le Taxi Girl de Seppuku. Il y a aussi quelque chose de Ian Curtis dans la voix de Jérôme Avril. Pas de doute, la musique de Mary Goes Round trouve sa source de l'autre coté du Channel. Avec 70 Suns in the Sky, c'est un peu d'une épouqe qui ressurgit. L'époque où le Rose Bonbon et le Gibus accueillaient les premiers corbeaux dans un élan new wave qui faisait du bien aux oreilles. Mais Mary Goes Round a su épurer ce passé pour en sortir ce qu'il y avait de meilleur (any Mary I see) et le remodeler avec une intelligente sobriété afin d'en dégager des atmoshpères brumeuses et profondément excitantes. Mary's Garden avec son riff, ses arpèges de Farfisa et sa voix comme provenant d'outre-tombe, et les guitares carrément rock de Kiss Me Love et Who Believes in Better Days en sont les meilleurs exemples. Tout comme cette reprise de la Nile Song du Floyd dans une version que Roger Waters ne renierait pas et dont il saluerait même le dépoussiérage. A lui seul, cet album mérite l'attention que l'on pourrait accorder à une cinquantaine de groupes français réunis. Chapeau!

La Loire - 70 Suns in the Sky 1990

Un album ou la forte personnalité du groupe est indéniable même si la musique vous rapelle quelques vieux souvenirs. Le mélange d'ambiance psychédélique, d'énergie, de hargne et d'émotions donnent un coktail de pop-songs assez savoureux que l'on a plaisir à deguster.

Abus Dangereux - Sunset 1990

Ce mini 6 titres a plus de deux faces. D'abord, les deux derniers morceaux: l'un lent, dans le style du dernier Cure donc anecdotique. L'autre animé d'un techno-pop beat pas très heureux. Ensuite, trois superbe chansons. Touching Pop aux mélodies d'or. Voix légèrement en retrait ... Recommendable en tous points. Enfin un morceau, en verité le premier, qui à lui seul vaut l'achat du disque. Avec son rythme hypnotique, ses sonorités flamboyantes, sa douce voix ... 'Mary Sleeps Alone' tournoie dans sa ronde fantastique. Un chef d'oeuvre !

Best - Sunset 1989 (Emmanuelle Debaussart)

Déjà remarqué sur les compilations Unreleased du label Présage, Mary Goes Round confirme son talent avec ce premier mini LP. Une sobre pochette au design à la fois intemporel et clin d'oeil aiguise la curiosité, et le contenu récompense largement cette qualité qualifiée de vilain défaut par les dictons populaires. Le disque s'ouvre sur un titre ravageur à la Sisters of Mercy, 'Mary Sleeps Alone' et enchaine sur le même mode pour finir en deux instrus imagés, dont l'un, très cours, donne son titre à l'album. Mélodies racées, touches synthétiques, guitares brillantes (un son clair mais distordu, héroique ou cristallin, qui se retrouve de morceau en morceau comme une signature). Mary Goes round allie énergie et puissance émotionelle. Le groupe tire ses racines de la pop des années soixante dix et rebadigeonne ces couleurs psychédéliques au spleen des eighties. D'autres avant eux ont suivis la même voie, ça sonne familier mais si les compositions accrochent dés la première écoute, c'est tout de même d'avantage par leur propre potentiel que par telle ou telle référence simpliste.

Best - 70 Suns in the Sky 1990 (Emmanuelle Debaussart)

Après un premier mini LP aussi réussi que trompeur (ambiance Sisters), voici '70 Suns in the Sky', l'album, et exit les tentations Eldritch. Exit aussi les références trop new wave. Mary Goes Round évite le ténébreux et le poussiéreux, exploite des racines plus anciennes (jusqu'à reprendre de façon étonnante 'Nile Song' des Floyd). Esprit psychédéliques et énergie soigneusement canalisée, ils jouent sur un mélange de sonorités intemporelles et accouchent de pop songs imparables, avec force guitare, basse grasse, et l'utilisation du clavier, à la fois discret et efficace appose comme une signature la griffe MGR. Hargne et émotion se partagent le sillon et même si certaines compositions font appel à de vieux souvenirs enfouis dans l'inconscient, la personnalité de ce duo Parisien est indéniable.
A signaler que quelques heures après ce premier album, le mini LP 'Sunset' ressort en CD, largement pourvu de morceaux supplémentaires. Cinq bonus tracks , du 'Nightmare' déjà entendu sur la compilation 'Unreleased Vol II' à l'inédit et halluciné 'Mary in the Sky' (quatrième titre en deux albums à contenir ce prénom fétiche).

Best - Hot Shot in Space 1990

Leurs cousins Mary Goes Round remixent eux 'Mary's Garden' pour accompagner un clib superbe à la diffusion néanmoins improbable. Qu'à cela ne tienne c'est l'occasion de découvrir quatre nouveaux morceaux dont 'Mary's Yellow Dreams' et son harmonica imparable (un de plus dans la série des titres portant ce prénom fétiche et obsessionel) ou encore 'Hot Shot in Space' qui donne son nom à ce CD single.

Best - Highway Planet 1990 (Jean Rovarino)

Pourquoi ce disque me plait-il ? Parce qu'il crée une atmosphère agréable. Parce qu'on atterrit chez Mary, une fois de plus, dans un concept qui donne une unité intérressante à l'album. Une unité qui ne fait pas pour autant que tous les morceaux s'enchainent et se ressemble. Non, ici, même si l'on reste toujours sur la même planète, l'autoroute sur laquelle on se déplace se trouve au centre de paysages variés. Cet album est une réussite dans cette veine pop-new wave qu'a choisit le duo où Jérôme tient toute les parties vocales; parce que les claviers efficaces ont des sons travaillés qui n'étouffent pas les parties de guitares nerveuses et puissantes. Parce que les morceaux sont bien construits, d'un bon niveau (mis à part 'Give Me', plus faible que les autres), et qu'il en émane une certaine classe même si l'on comprend tout de suite que jérôme est un Français qui veut chanter en anglais. Bien sur, il ne s'agit pas du disque du siècle, mais cet album sait vous prendre par l'oreille pour vous faire apprécier son charme.

Best - Mary in Wonderland 1991 (Myriam Leon)

Ca commence plein pot et 'Marie adore ça'. Le plus rock des groupes de la mouvance 'touching pop' a décidément des influences Stranglers. Quand Mary s'ouvre à l'oubli cela n'en devient que plus flagrant surtout dans 'Miss You', un peu paradoxalement. Qui le leur reprocherait ? La pêche est indubitablement un remède à l'envie de crever. Les guitares se font pesantes, la batterie allègre, les choristes charmantes, le chant en français comme en anglais (trop) léger et les synthés diablotins. Le son est étrangement dépouillé, chaque instrument à sa place sans déranger l'autre. Mais rien ne sert de rire quand on n'a pas l'envie de sourire alors dans 'Paranoia' , le duo sombre dans la grisaille, les cordes dérapent, grincent et le larsen lancine. Mais le soleil brille et le beaufisme des 'Gens de Gris' se noie dans l'euphorie de la frénésie rock'n'roll. Tout va très vite d'une humeur à l'autre. Et puis le pays des merveilles et c'est fini.

Worst - Hot Shot in Space 1990

Mary Goes Round sort avec ce maxi sa troisième production vinylique importante (ne vous laissez pas tromper par la pochette; il est très bien!). Après le mini-LP 'Sunset' et l'album '70 Suns in the Sky'. Le groupe de Jérôme et Cécile se situe toujours dans la mouvance dite 'Touching Pop'; cependant, leurs influences fin sixties début seventies se ressentent de plus en plus, ce qui les distinguent de leurs ainés. Leur évolution se fait lentement depuis le premier morceau de 1986 'the Shelter', qui était plutôt sombre et développait une atmosphère assez étouffante, jusqu'à ces récents titres. Le rythme enjoué et la présence d'un harmonica font de 'Hot Shot in Space' un maxi plus abordable. Seul le remix de 'Mary's Garden' reste assez obscur et plus lent, rapellant les travaux antérieurs du groupe. Enfin , à l'heure ou Little Nemo et son 'You Again' sont présentés au top 50 , pourquoi n'y verrions-nous pas un jour Mary Goes Round, au cotés de Noir Désir, par exemple ?

Worst - Highway Planet 1991

Cette formation bicéphale composée de Jérôme Avril et Cécile Balladino, crée un tissu sonore voluptueux duquel émane une extraordinaire fluidité. Mary Goes Round n'est plus sur le label Lively Art (subdivision de New Rose) mais figure dorénavant sur New Rose ayant quitté le giron de la pop qui se touche (touching pop) pour voler de ses propres ailes. Mary Goes Round concrétise ses nouvelles aspirations par la sortie de l'album Highway Planet. En route pour un nouveau romantisme éploré! Au fil des écoutes, on découvre des mélodies discrètes et subtiles. Tout au long de cette pérégrination gravée non pas sur le bitume mais sur le vinyl, on rencontre un étonnant mélange d'hystérie volcanique et de musique suave. Mary Soul Damage et Orange Car sont épicés d'une romance satinée qui se déhanche sur un rock plus serré, notre petite marmotte nous assène ses mélodies vertigineuses et ses richesses harmoniques: Is Mary Magic, The Thief and the Bride, Jingle Jangle. Avec cet album Highway Planet, MGR trouve une formule musicale qui lui est propre, se démarquant plutôt bien que mal d'Asylum Party et de Little Nemo. Chez MGR, les paroles sont toutes chantées en anglais. Mary I Love You et Kiss and Kill sont conditionnés par un rock lyrique et musclé que traversent des hymnes fervents et exaltés. MGR s'éloigne pas à pas de l'étiquette cold mélancolique, endossant une panoplie musicale plus 'rock' (Shut up and Die, Give Me et Thank you for the Ride). Avec une guitare flageolante, une basse criarde, et un synthé planant, ce duo nous propose un traitement énergique à base de pop joviale et de musique davantage imprégnée par la substance rock. MGR va-t-il aggraver l'état d'un rock passablement bronchitique ou occuper une place de choix dans l'hexagone ? A vous de trancher. Quoi qu'il en soit, thanks MGR for this ride in the Highway Planet.

Ritual - Sunset 1989 (V.L.)

Un autre groupe de la galaxie 'Unreleased' a pu profiter de la renommée des compilations de Présage pour se lancer dans le grand bain. Là aussi, dans son style très particulier, Mary Goes Round frappe fort : tous les morceaux attirent par leur mélodie. Mary Sleeps Alone, par la guitare cristalline au premier plan, et par les claviers et autre basse qui bondissent de temps à autre. Un premier disque porteur de pas mal d'espoir. Quant à la pochette mauve et orange, c'est vous qui jugerez ; ça m'étonnerait qu'elle passe inaperçue.

Station Service - Highway Planet 1991

Psychedelisme noir
Un rock d'église qui mêlerait la violence et le sacré, le sang et les larmes. Une excellente assimilation du riff lourd des années 70 et du psychédélisme noir issu de la vague punk: la mélodie se contracte sous les images charnelles, hypnotisme romantique et guerrier, le pathos niché dans les voutes construites par les synthés, la nonchalance de seigneurs des Stranglers. Une Dark Pop Side pressentie par l'heureux maxi précédent et un feeling sanguin sans précédent dans le rock français. Mary Soul Damage, Thank you for the Ride ou Shut up and Die font déjà figure de classiques jouissifs des années 90. Les héritiers des Hommes en Noir.

La Rumeur - Hot Shot in Space 1990

Voix monocordes et planantes, mélodies superbes et froides, nappage synthétique limpide ... une musique austère mais émotionelle et généreuse que MGR maitrise parfaitement. Un très beau maxi, avec de plus un excellent titre.

La Marne - 70 Suns in the Sky 1990

Troisième titre distribué par New Rose: '70 Suns in the Sky' signé Mary Goes Round. Dix titres signés Jérôme Avril et tous de la même qualité. De 'Mary's Garden' à 'Kiss me Love', en passant par 'Eagle' Any Mary I see' ou 'Useless days'. Aux cotés de Mary Goes Round, Jérôme Avril lui-même et Cécile Balladino. C'est propre, net, bien fait par des gens qui aiment la musique et cela se sent. C'est également très bien produit, toujours par Mary Goes Round avec le concours de Charles Hurbier. Ce serait trop bête de rater cet album.

Le Monde de la Musique - 70 Suns in the Sky 1990 (Claude Dis)

Mary Goes Round, un groupe Parisien, a un univers assez proche des Cure, où les guitares venues de grandes zones d'ombre traversent violemment des voix à la discretion étale. The Nile Song évoque lui, les Pink Floyd époque More, ailleurs encore plane le souvenir de Lou Reed. L'art de Mary Goes Round et de convoquer ces influences avec discretion.

CDmag 1991

Derrière Mary Goes Round se cachent Jérôme Avril et Cécile Balladino, deux Français qui constituèrent la première partie de Sonic Youth en 1986 au Rex Club, sous le nom de Red Light. Mary Goes Round s'adonne à une new wave spatiale fortement psychédélisée, allant jusqu'à reprendre l'hallucinogène The Nile Song (Pink Floyd/Syd Barrett) dans une version déjantée figurant sur l'album au titre non moins déjanté de '70 Suns in the Sky'. La voix de Mister Avril évoque parfois Lou Reed, John Cale ou les Stranglers, un beau poisson nageant en eaux troubles, au fil d'un album kaléidoscopique qui réprime la déprime au profit d'ambiances sereines, curesques, presque Zen... Dans la même veine et encore plus acidulés, 'Hot Shot in Space', mini CD à cinq titres enregistré en avril dernier, propose quatre nouvelles chansons (plus un extrait de l'album), qui annoncent la couleur : Mary'Yellow Dreams, Hot Shot in Space, No Revolutions et Waiting for the Orange Car. Indispensable et je pèse mes mots.

Rock and Folk - Mary in Wonderland 1991 (H.M.)

On les connaissait pour leur appartenance au mouvement Touching Pop qui à regroupé les héritiers français de la new-wave (Asylum Party, Little Nemo, etc ...). Grâce à cet album, ils s'en demarquent enfin. Ils ont durci le ton, diversifié les climats, bossé des morceaux en français (quatre titres concluants) sans rien renier d'un passé qui se trouve juste relégué à la bonne place. Conséquence, on se retrouve avec un vrai groupe de rock, capable de pondre des morceaux enlevés ('Mary Adore Ca', hit indé en puissance) ou enfiévrés ('Les Gens de Gris'), avec des guitares et un gros son en-veux-tu-en-voilà. Leur violence prend parfois une coloration garage ('Magic Lift'), mais n'est-ce pas normal chez un groupe qui a déjà repris un titre des Troggs ? Et sur un 'Miss You' trépidant, l'orgue entêtante, qui pourrait bien constituer un clin d'oeil au Stranglers, n'est-elle pas un signe supplémentaire de ce brouillage (ou élargissement) des références ? D'ailleurs, ils manient aussi bien la virulence que l'appaisement ('Following the Angel') et savent toujours confectionner de petites comptines pop ('L'Ami saoulant'). Alors peu importe les quelques passages à vide (tel un 'Wonderland' lénifiant) on est d'ores et déjà prêt à suivre Mary dans de nouvelles aventures.

Abus Dangereux - Mary in Wonderland 1991 (P.C.)

Mary continue à publier ses oeuvres et malgré la timidité de ses géniteurs, rajoute des cordes à sa guitare, la dope et la provoque. La Touching Pop des débuts a lentement évolué vers une pop énergique et carrée. Les textes français, plus nombreux ajoutent au charme jusqu'à même pousser à s'arracher quelques cheuveux devant le déplorable accent de Jérôme dans la langue de Shakespeare (que les Dogs ! c'est tout dire !). Il n'empêche que les dix titres se tiennent et certains comme 'Mary Adore Ca', 'Chair de Plaisir', 'Wonderland', 'les Gens de Gris' (pour ceux qui restent encore persuadés que la pop fut enfanté par un couple de limaçon), 'Miss You' (très Woodentops première époque)... sont à se passer en boucle une nuit durant tandis que les spots rouges, jaunes, oranges, verts balayent la pièce dont l'atmosphère est brouillée par l'encens (c'est mieux que les bougies) qui lentement, se consume sur la cheminée... Mary ira très loin, nous en sommes tous persuadés.

On a Faim - Mary's Garden 1990 (l'H.I.)

Ce groupe, il y a quelques années aurait pu être signé par 4AD, maintenant Lively Art essaie de faire de même en proposant une pop triste et mélancolique. C'est joli, cool ...

Dissonance - Highway Planet 1991

Un nouvel album qui surprend à la première écoute. Plus d'unité, moins de sonorité pop-rock réminiescences 70, un album plus personnel. Toujours la voix rauque et la basse qui s'opposent aux envolées aigues du synthé et à la guitare accoustique ou saturée. Le premier morceau nous a ravi, débutant lentement pour finir à l'arrachée sur un rythme digne des morceaux punk classiques. Et puis toujours les mélodies mi miel mi poivre mi douce, acides, hors du temps qui semble bien être le style de Mary, propre à eux qui mélange rock, new wave ... opération réussie pour Jérôme et Cécile. Bravo.

Best 1991

Duo ou trio selon les saisons, Mary Goes Round puise ses souvenirs dans la pop des seventies et alimente ses rêves d'une étrange et multiple Mary, qui pourrait être la Lucy des Beatles, l'Emily des Floyd ou la Alice de Lewis Carroll. Des Mary à perte de vue, du ciel au jardin, jusqu'à la terre promise. Leur son est bâti sur des guitares aux nombreuses résonances, allégées par un clavier discret et efficace. A leur image. Surproductifs, ils ont sortis l'équivalent de trois albums en deux ans, tourné avec And Also the Trees et fait craquer Michel Bulteau qui, le temps d'une preformance, a adapté ses poésies à leur musique.


www.marygoesround.com